Julius Evola, après avoir publié en 1936 "Le Mythe du Sang", une histoire du racialisme depuis l'Antiquité, un examen objectif des principales théories raciales du XVIIIe siècle à son époque, n'allait pas en rester là : "Synthèse de doctrine de la race", édité en 1941, se veut le prolongement "à la fois critique et constructif' du "Mythe du Sang". Si l'un et l'autre parurent chez le même éditeur, il est bon de souligner que le premier est un ouvrage de commande, tandis que l'idée du second vient d'Evola lui-même. Pour justifier son initiative, il invoque deux raisons majeures, qui sont liées à la situation du racialisme en Italie : d'une part, l'intégration offiielle de la doctrine de la race à l'idéologie fasciste, et, d'autre part, l'atomisation du concept de race en une multitude de doctrines, toutes d'orientation plus on moins biologique, qui, en prêtant le flanc aux critiques des adversaires, discréditent le racialisme et, donc, le Fascisme, puisque, pour Evola, il est clair que le racialisme constitue un "instrument", une "puissance" du Fascisme. D'où l'impérieuse nécessité d'une formulation "complète et cohérente" de la doctrine de la race. Il en trouve les principes dans l'enseignement traditionnel, dont il avait pris connaissance une dizaine d'années plus tôt à la lecture de l’œuvre de René Guénon. Selon cet enseignement, l'homme est un être tripartite : corps, âme et esprit, sachant que l'élément corporel comprend, outre la partie matérielle de l'être humain, l'hérédité et que l'élément spirituel, loin d'être l'intellect abstrait et analytique des modernes, constitue ce que Guénon appelle l' "intuition intellectuelle", principe supra-rationnel de la connaissance métaphysique. C'est donc, pour ainsi dire, tout naturellement qu'a dû s'imposer à Evola la doctrine des trois degrés de la race. ...
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